FABLES CHOISIES DE LA FONTAINE □【E】. FLAMMARION Éditeur 【綴じ糸の陰に署名・落款「半古」】 Il a été fait de cet ouvrage un tirage sur papier Japonais de luxe. 150 exemplaires sur Tori-no-ko. (qualité extra.) Nos 1 à 150. 200 idem sur Hô-sho...... Nos 151 à 350. 350 exemplaires, numérotés. Le texte de ces trois cent cinquante exemplaires a dû être imprimé sur papier, Hô-sho, le Tori-no-ko étant trop épais pour être plié. Le papier Japonais, à cause de sa composition, ne peut être inprimé que d'un côté. Tous droits réservés. 【欄外手書き】Smith-Lesouëf jap 256 (1) CHOIX DE FABLES DE LA FONTAINE ILLUSTRÉES PAR UN GROUPE DES MEILLEURS ARTISTES DE TOKIO. SOUS LA DIRECTION DE P. BARBOUTAU. TOME PREMIER. TOKIO M DCCC XCIV. Imprimerie de Tsoukidji-Tokio, S. MAGATA, Directeur. LE choix des fables de LA FONTAINE, que nous offrons au Public, est surtout basé sur la plus ou moins grande difficulté que nous avons rencontrée à traduire le sens de ces fables aux artistes Japonais, qui ont bien voulu nous prêter leur concours pour les illustrer, chacun selon le style de l'Ecole à la- quelle il appartient, et qu'un long séjour, parmi eux, nous a permis d'apprécier.   Kawa-nabé Kiyo-soui, (Fille et Elève du fameux kiyo-sai, un des grands artistes du Japon moderne, célèbre par les dessins à l'encre de Chine qu'il a laissés, où il a fait une étude complète du corbeau), a tout naturellement choisi, entre autres fables; LE CORBEAU ET LE RENARD.   Kanô Tomo-nobou, un des représentants de la grande famille des Kanô, suffisamment connue des Amateurs d'Art pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en faire l'éloge; nous montre dans les fables; LA GRENOUILLE ET LE RAT, LE COQ ET LA PERLE, pour n'en pas citer d'autres, qu'il est bien de la famille.   LES DEUX TAUREAUX ET LA GRENOUILLE, LE DRAGON À PLU- SIEURS TÊTES ET LE DRAGON À PLUSIEURS QUEUES; et d'autres encore, ont été illustrées par Oka-koura Shiou-Soui, qui appartient, lui aussi, par son genre de talent, à l'Ecole de Kanô. Eda Sada-shiko, paysagiste de talent a eu l'heureuse idée de placer la scène de la fable, LE RAT ET L'HUITRE en face de l'île de Enoshima, connue de tous les collectionneurs d'estampes Japonaises, 【右上・手書き頁番号】1 et ils sont nombreux, grâce au pinceau du célèbre Oula-maro, dont les œuvres sont tant recherchées aujourd'hui, particulièrement celle à laquelle nous faisons allusion.   Enfin Kadji-ta Han-ko, Elève de Yô-saï, celui qui fut déclaré de son vivant, par l'Empereur actuel, le plus grand peintre de son temps; s'est chargé de nous peindre LA CIGALE allant implorer LA FOURMI sa voisine; il nous la représente si malheureuse, elle semble dans un si présent besoin qu'on ne saurait s'empêcher d'être ému en présence de cette grande infortune. Nous ne pensons pas que le sujet puisse être mieux traité. Toutes les fables illustrées par ce maitre de grand talent, bien que jeune encore, sont traitées avec le même sentiment artistic, qu'il sait imprimer à toutes ces œuvres.   Est-il nécessaire d'ajouter que nous n'avons reculé devant aucun sacrifice pour offrir aux amateurs à qui ce premier essai s'adresse une œuvre digne de notre grand Fabuliste et des éminents artistes Japonais, qui ont bien voulu nous prêter leur concours; nous leur adressons ici nos bien sincères remercîments, et nos félicitations.   Notre but, en publiant cet ouvrage, est de faire connaître à ceux qui s'occupent de cette branche si intéressante de l'Art du dessin, le genre dont nous sommes absolument redevables à cette pléiade d'Artistes Japonais dont les Séshiou, les Kanô, les Kôrin, dans le passé; les Ôkio, les Outamaro, les Hokousaï, les Shiroshighé, dans une époque plus rapprochée de nous, sont les coryphées, et dont les œuvres remarquables sont de plus en plus appréciées par les Artistes de tous les pays et de toutes les écoles.                   Tokio, Septembre 1894. 【全面イラスト】 【署名・落款】 半古       I LA CIGALE ET LA FOURMI. La cigale, ayant chanté   Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue: Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la fourmi, sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. -- Je vous paîrai, lui dit-elle, Avant l'oût, foi d'animal, Intérêt et principal. La fourmi n'est pas prêteuse: C'est là son moindre défaut. -- Que faisiez-vous au temps chaud? Dit-elle à cette emprunteuse. -- Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. -- Vous chantiez, j'en suis fort aise! Eh bien, dansez maintenant. 【右上・手書き頁番号】3       II LE CORBEAU ET LE RENARD. Maître corbeau, sur un arbre perché,   Tenait en son bec un fromage. Maître renard, par l'odeur alléché,   Lui tint à peu près ce langage:   Hé! bonjour, monsieur du corbeau. Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!   Sans mentir, si votre ramage   Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;   Et, pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit, et dit: Mon bon Monsieur,     Apprenez que tout flatteur   Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.   Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】4 【署名】暁翠 【落款】と代 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】5 【署名】暁翠 【落款】と代       III L'HIRONDELLE ET LES PETITS     OISEAUX   Une hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu   Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,   Et, devant qu'ils fussent éclos,   Les annonçait aux matelots. Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. Ceci ne me plait pas, dit-elle aux oisillons: Je vous plains; car, pour moi, dans ce péril extrême, Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine?   Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle répand sera votre ruine. De là naîtront engins à vous envelopper,   Et lacets pour vous attraper,   Enfin mainte et mainte machine   Qui causera dans la saison   Votre mort ou votre prison:   Gare la cage ou le chaudron!   C'est pourquoi, leur dit l'hirondelle,   Mangez ce grain, et croyez-moi.   Les oiseaux se moquèrent d'elle:   Ils trouvaient aux champs trop de quoi.   Quand la chènevière fut verte, L'hirondelle leur dit: Arrachez brin à brin   Ce qu'a produit ce maudit grain,   Ou soyez sûrs de votre perte. Prophète de malheur! babillarde! dit-on, 【右上・手書き頁番号】6   Le bel emploi que tu nous donnes!   Il nous faudrait mille personnes   Pour éplucher tout ce canton.   La chanvre étant tout à fait crûe, L'hirondelle ajouta: Ceci ne va pas bien;   Mauvaise graine est tôt venue. Mais, puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,   Dès que vous verrez que la terre   Sera couverte, et qu'à leurs blés   Les gens n'étant plus occupés   Feront aux oisillons la guerre,   Quand reginglettes et réseaux   Attraperont petits oiseaux,   Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat. Imitez le canard, la grue et la bécasse.   Mais vous n'êtes pas en état De passer, comme nous, les déserts et les ondes,   Et d'aller chercher d'autres mondes; C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr, C'est de vous renfermer au trou de quelque mur.   Les oisillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre   Ouvrait la bouche seulement.   Il en prit aux uns comme aux autres: Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】7 【署名・落款】秋水       IV LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE   AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF.     Une grenouille vit un bœuf     Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille   Pour égaler l'animal en grosseur;     Disant: Regardez bien, ma sœur; Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore? -- Nenni.--M'y voici donc?--Point du tout.--M'y voilà? --Vous n'en approchez point. La chétive pécore     S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages: Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,   Tout petit prince a des ambassadeurs,     Tout marquis veut avoir des pages. 【右上・手書き頁番号】8       V LE DRAGON À PLUSIEURS TÊTES ET LE   DRAGON À PLUSIEURS QUEUES.   Un envoyé du Grand Seigneur Préférait, dit l'histoire, un jour chez l'Empereur, Les forces de son maître à celles de l'Empire.   Un Allemand se mit à dire:   Notre prince a des dépendants   Qui de leur chef sont si puissants, Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée.   Le chiaoux, homme de sens,   Lui dit: Je sais par renommée Ce que chaque électeur peut de monde fournir;   Et cela me fait souvenir D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie. J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer Les cent têtes d'une hydre au travers d'une haie.   Mon sang commence à se glacer;   Et je crois qu'à moins on s'effraie. Je n'en eus toutefois que la peur sans le mal;   Jamais le corps de l'animal Ne put venir vers moi ni trouver d'ouverture.   Je rêvais à cette aventure, Quand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef Et bien plus qu'une queue à passer se présente.   Me voilà saisi derechef   D'étonnement et d'épouvante. Ce chef passe, et le corps, et chaque queue aussi. Rien ne les empêcha, l'un fit chemin à l'autre.   Je soutiens qu'il en est ainsi   De votre empereur et du nôtre. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】9 【署名・落款】秋水 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】10 【署名・落款】半古       VI LE RENARD ET LA CIGOGNE. Compère le renard se mit un jour en frais, Et retint à diner commère la cigogne. Ce régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts.     Le galant, pour toute besogne, Avait un brouet clair; il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette: La cigogne au long bec n'en put attraper miette; Et le drôle eut lapé le tout en un moment.   Pour se venger de cette tromperie, A quelque temps de là la cigogne le prie. Volontiers, lui dit-il; car avec mes amis     Je ne fais point cérémonie.   A l'heure dite, il courut au logis     De la cigogne son hôtesse;     Loua très fort sa politesse;     Trouva le dîner cuit à point. Bon appétit surtout: renards n'en manquent poi□ Il se réjouissait à l'odeur de la viande, Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friand□ 【右上・手書き頁番号】11   On servit, pour l'embarrasser, En un vase à long col et d'étroite embouchure. Le bec de la cigogne y pouvait bien passer; Mais le museau du sire était d'autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,   Serrant la queue, et portant bas l'oreille.   Trompeurs, c'est pour vous que j'écris;   Attendez-vous à la pareille. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】12 【署名】友信 【落款】一青斎【?】     VII LE COQ ET LA PERLE. Un jour un coq détourna Une perle, qu'il donna Au beau premier lapidaire. Je la crois fine, dit-il; Mais le moindre grain de mil Serait bien mieux mon affaire. Un ignorant hérita D'un manuscrit qu'il porta Chez son voisin le libraire. Je crois, dit-il, qu'il est bon; Mais le moindre ducaton Serait bien mieux mon affaire. 【右上・手書き頁番号】13         VIII LE LOUP PLAIDANT CONTRE LE RENARD     PAR-DEVANT LE SINGE.    Un loup disait que l'on l'avait volé:   Un renard, son voisin, d'assez mauvaise vie,   Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.     Devant le singe il fut plaidé, Non point par avocats, mais par chaque partie.     Thémis n'avait point travaillé, De mémoire de singe, à fait plus embrouillé. Le magistrat suait en son lit de justice.     Après qu'on eut bien contesté,     Répliqué, crié, tempêté,     Le juge, instruit de leur malice, Leur dit: Je vous connais de longtemps, mes amis,     Et tous deux vous paîrez l'amende: Car toi, loup, tu te plains, quoiqu'on ne t'ait rien pris; Et toi, renard, as pris ce que l'on te demande. Le juge prétendait qu'à tort et à travers On ne saurait manquer, condamnant un pervers. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】14 【署名・落款】秋水 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】15 【署名・落款】半古       IX LE CHÊNE ET LE ROSEAU.   Le chêne un jour dit au roseau:  Vous avez bien sujet d'accuser la nature; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau:   Le moindre vent qui d'aventure   Fait rider la face de l'eau,   Vous oblige à baisser la tête; Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil,   Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage   Dont je couvre le voisinage,   Vous n'auriez pas tant à souffrir;   Je vous défendrais de l'orage!   Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. Votre compassion, lui répondit l'arbuste, 【右上・手書き頁番号】16 Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci:   Les vents me sont moins qu'à vous redoutables; Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici     Contre leurs coups épouvantables     Résisté sans courber le dos; Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie     Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.     L'arbre tient bon, le roseau plie.     Le vent redouble ses efforts,     Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】17 【署名】秋水       X LES DEUX TAUREAUX ET LA     GRENOUILLE.  Deux taureaux combattaient à qui posséderait     Une génisse avec l'empire.     Une grenouille en soupirait.     Qu'avez-vous? se mit à lui dire     Quelqu'un du peuple coassant.     Eh! ne voyez-vous pas, dit-elle,     Que la fin de cette querelle Sera l'exil de l'un; que l'autre, le chassant, Le fera renoncer aux campagnes fleuries? Il ne régnera plus sur l'herbe des prairies, Viendra dans nos marais régner sur les roseaux; Et, nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux, Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisse Du combat qu'a causé madame la génisse.     Cette crainte était de bon sens.     L'un des taureaux en leur demeure     S'alla cacher à leurs dépens,     Il en écrasait vingt par heure.     Hélas! on voit que de tout temps, Les petits ont pâti des sottises des grands. 【右上・手書き頁番号】18       XI L'OISEAU BLESSÉ D'UNE FLÈCHE.   Mortellement atteint d'une flèche empennée,   Un oiseau déplorait sa triste destinée,   Et disait, en souffrant un surcroît de douleur:   Faut-il contribuer à son propre malheur!     Cruels humains, vous tirez de nos ailes De quoi faire voler ces machines mortelles! Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié: Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre. Des enfants de Japet toujours une moitié     Fournira des armes à l'autre. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】19 【署名】暁翠 【落款】と代 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】20 【署名・落款】半古       XII CONSEIL TENU PAR LES RATS.     Un chat, nommé Rodilardus,   Faisait des rats telle déconfiture,     Que l'on n'en voyait presque plus, Tant il en avait mis dedans la sépulture. Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou, Ne trouvait à manger que le quart de son soûl; Et Rodilard passait, chez la gent misérable,     Non pour un chat, mais pour un diable.     Or, un jour qu'au haut et au loin     Le galant alla chercher femme, Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame Le demeurant des rats tint chapitre en un coin     Sur la nécessité présente. Dès l'abord leur doyen, personne fort prudente, Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot au cou de Rodilard;     Qu'ainsi, quand il irait en guerre, De sa marche avertis, ils s'enfuiraient sous terre; 【右上・手書き頁番号】21     Qu'il n'y savait que ce moyen. Chacun fut de l'avis de monsieur le doyen: Chose ne leur parut à tous plus salutaire. La difficulté fut d'attacher le grelot. L'un dit: Je n'y vas point, je ne suis pas si sot; L'autre: Je ne saurais. Si bien que sans rien faire   On se quitta. J'ai maints chapitres vus   Qui pour néant se sont ainsi tenus; Chapitres non de rats, mais chapitres de moines,     Voire chapitres de chanoines.     Ne faut-il que délibérer,     La cour en conseillers foisonne:     Est-il besoin d'exécuter,     L'on ne rencontre plus personne. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】22 【署名】半古筆 【落款】半古 【左頁】       XIII LE RENARD ET LES RAISINS.   Certain renard gascon, d'autres disent normand,  Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille     Des raisins mûrs apparemment,     Et couverts d'une peau vermeille. Le galant en eût fait volontiers un repas;     Mais comme il n'y pouvait atteindre: Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.     Fit-il pas mieux que de se plaindre? 【右頁】 【右上・手書き頁番号】23       XIV LE GEAI PARÉ DES PLUMES DU PAON. Un paon muait: un geai prit son plumage,     Puis après se l'accommoda; Puis parmi d'autres paons tout fier se panada,     Croyant être un beau personnage.     Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué,     Berné, sifflé, moqué, joué, Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte; Même vers ses pareils s'étant réfugié,     Il fut par eux mis à la porte. Il est assez de geais à deux pieds comme lui, Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,     Et que l'on nomme plagiaires. Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui:     Ce ne sont pas là mes affaires. 【全面イラスト】 【右上・手書き頁番号】24 【署名】友信 【落款】一青斎【?】     TABLE DES FABLES. CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. I...... LA CIGALE ET LA FOURMI. Illustrée par Kadji-ta Han-ko. II..... LE CORBEAU ET LE RENARD. Illustrée par Kawa-nabé      Kiyo-soui. III.... L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX. Illustrée par      Kawa-nabé Kiyo-soui. IV.... LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE      BŒUF. Illustrée par Oka-koura Shiou-soui. V..... LE DRAGON À PLUSIEURS TÊTES ET LE DRAGON À PLUSIEURS      QUEUES. Illustrée par Oka-koura Shiou-soui. VI.... LE RENARD ET LA CIGOGNE. Illustrée par Kadji-ta Han-ko. VII... LE COQ ET LA PERLE. Illustrée par Kanô Tomo-nobou. VIII.. LE LOUP PLAIDANT CONTRE LE RENARD PAR-DEVANT LE      SINGE. Illustrée par Oka-koura Shiou-soui. IX.... LE CHÊNE ET LE ROSEAU, Illustrée par Kadji-ta Han-ko. X..... LES DEUX TAUREAUX ET LA GRENOUILLE. Illustrée par      Oka-koura Shiou-soui. XI.... L'OISEAU BLESSÉ D'UNE FLÈCHE. Illustrée par Kawa-nabé      Kiyo-soui. XII... CONSEIL TENU PAR LES RATS. Illustrée par Kadji-ta Han-ko. XIII.. LE RENARD ET LES RAISINS. Illustrée par Kadji-ta Han-ko. XIV.. LE GEAI PARÉ DES PLUMES DU PAON. Illustrée par Kanô      Tomo-nobou. 明治廿七年九月二十日印刷 明治廿七年九月三十日発行   版権   所有 著作者 仏国人      馬留武党       東京市築地居留地五十一番館 編輯者 発行者 印刷者  曲田 成       東京市京橋区築地二丁目十七番地 監督者  野村宗十郎       東京市京橋区築地一丁目二十番地 印刷所 《割書:株式|会社》東京築地活版製造所       東京市京橋区築地二丁目十七番地 画工   梶田半古      狩野友信      岡倉秋水      河鍋暁翠      枝 貞彦 木版工  木村 徳太郎 Tous droits réservés. 【裏表紙】 【管理番号?】 SMITH-LESOUËF JAP 256 【背】 【天】 【前小口】 【地】 【カバー内側】 【カバー外側】 【管理番号?】 SMITH-LESOUËF JAP 256 1-2 【函・表紙側】 【函・裏表紙側】 【函に入った状態のカバー背表紙】 【管理番号?】 SMITH-LESOUË□【F】 JAP 256 1-2 【函・天側】 【函・背】 Fables de La Fontaine. Edition Japonaise 【管理番号?】 SMITH-LESOUËF JAP 256 1-2 【函・地側】